La médecine est une vaste discipline qui regroupe de nombreuses branches et domaines d’expertise. Chaque année, des milliers d’étudiants en médecine doivent choisir leur spécialité pour leur internat, c’est-à-dire la formation pratique qui leur permettra de devenir médecins spécialistes. Mais comment faire son choix parmi les 44 spécialités proposées ? Quels sont les critères à prendre en compte ? Quelles sont les spécialités les plus demandées et les plus attractives ? Quelles sont celles qui offrent le plus de débouchés et de perspectives d’avenir ? Voici un article complet pour répondre à ces questions et vous aider à découvrir les spécialités médicales les plus demandées.
Comment choisir sa spécialité médicale ?
Le choix de la spécialité médicale est une étape cruciale dans le parcours des étudiants en médecine. Il détermine en effet leur avenir professionnel, tant sur le plan du contenu du travail que du mode d’exercice, du salaire ou de l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Il n’est donc pas étonnant que ce choix soit source de stress, d’angoisse et parfois de regrets pour certains étudiants.
Pour choisir sa spécialité médicale, il faut prendre en compte plusieurs facteurs, tels que :
Le classement aux ECN (épreuves classantes nationales) : il s’agit du concours qui sanctionne la fin du deuxième cycle des études médicales et qui détermine l’ordre de passage des étudiants pour formuler leurs vœux de spécialité et de lieu d’exercice. Plus le classement est élevé, plus le choix est large et plus il est facile d’obtenir sa spécialité préférée. À l’inverse, plus le classement est bas, plus le choix est restreint et plus il faut faire des compromis. L’attrait pour la discipline : il s’agit du critère le plus subjectif, mais aussi le plus important. Il faut se poser la question de ce qui motive son choix, de ce qui passionne, de ce qui correspond à ses valeurs, à ses compétences, à sa personnalité. Il faut aussi se renseigner sur le contenu réel de la spécialité, ses avantages et ses inconvénients, ses perspectives d’évolution. Il faut enfin se projeter dans l’avenir et imaginer sa vie professionnelle dans 10 ou 20 ans. Les opportunités professionnelles : il s’agit du critère le plus objectif, mais aussi le plus variable. Il faut se renseigner sur la démographie médicale, c’est-à-dire le nombre de médecins en exercice et en formation dans chaque spécialité, ainsi que sur les besoins actuels et futurs de la population en matière de santé. Il faut aussi se renseigner sur les offres d’emploi, les salaires, les modes d’exercice (libéral, salarié, mixte), les lieux d’exercice (ville, campagne, hôpital, clinique), les possibilités de mobilité géographique ou professionnelle.
Quelles sont les spécialités médicales les plus demandées ?
Les spécialités médicales les plus demandées sont celles qui attirent le plus les étudiants en médecine lors de leur choix d’internat. Elles sont généralement celles qui offrent une bonne qualité de vie professionnelle, un bon salaire, une bonne reconnaissance sociale ou un bon épanouissement personnel. Elles sont aussi celles qui correspondent aux besoins actuels ou futurs de la population en matière de santé.
Selon les données du CNG (Centre national de gestion), qui gère la procédure d’affectation des internes en médecine, voici les spécialités médicales qui ont été les plus demandées en 2020 :
La dermatologie : c’est la spécialité médicale qui étudie et traite les maladies de la peau, des muqueuses et des phanères (ongles, cheveux, poils). Elle a été choisie par 78% des 1.000 premiers étudiants classés aux ECN, et par 55% des 3.000 premiers. Elle est considérée comme une spécialité agréable, variée, peu stressante et bien rémunérée. Elle répond aussi à une forte demande de la population, notamment pour les problèmes d’acné, d’eczéma, de psoriasis, de verrues, d’herpès, de mycoses ou de cancers cutanés. La gynécologie-obstétrique : c’est la spécialité médicale qui s’occupe de la santé de la femme, de la puberté à la ménopause, en se concentrant sur les organes génitaux féminins et les problèmes spécifiques tels que les troubles menstruels, la contraception, les infections génitales, les maladies sexuellement transmissibles, les problèmes de fertilité, la grossesse, l’accouchement et la ménopause. Elle a été choisie par 69% des 1.000 premiers étudiants classés aux ECN, et par 51% des 3.000 premiers. Elle est considérée comme une spécialité passionnante, gratifiante, diversifiée et bien payée. Elle répond aussi à un besoin important de la population, notamment pour le suivi gynécologique, la prévention du cancer du col de l’utérus ou du sein, l’assistance médicale à la procréation ou l’interruption volontaire de grossesse. La pédiatrie : c’est la spécialité médicale qui s’occupe des enfants, de la naissance à l’adolescence, en se préoccupant de leur croissance, de leur développement et de leur santé. Elle a été choisie par 67% des 1.000 premiers étudiants classés aux ECN, et par 49% des 3.000 premiers. Elle est considérée comme une spécialité humaine, enrichissante, stimulante et bien rémunérée. Elle répond aussi à une forte demande de la population, notamment pour les problèmes de prématurité, d’allergies, d’asthme, d’infections, de maladies chroniques ou rares chez l’enfant.
Quelles sont les spécialités médicales les moins demandées ?
Les spécialités médicales les moins demandées sont celles qui attirent le moins les étudiants en médecine lors de leur choix d’internat. Elles sont généralement celles qui offrent une mauvaise qualité de vie professionnelle, un mauvais salaire, une mauvaise reconnaissance sociale ou un mauvais épanouissement personnel. Elles sont aussi celles qui correspondent aux besoins les moins importants ou les moins visibles de la population en matière de santé.
Selon les données du CNG (Centre national de gestion), voici les spécialités médicales qui ont été les moins demandées en 2020 :
La médecine et santé au travail : c’est la spécialité médicale qui s’occupe de la prévention et du traitement des risques professionnels sur la santé des travailleurs. Elle a été choisie par seulement 20% des étudiants classés aux ECN, et par aucun des 1.000 premiers. Elle est considérée comme une spécialité ennuyeuse, isolée, peu valorisante et mal payée. Elle répond aussi à un besoin faible ou méconnu de la population, notamment pour les problèmes liés au stress, aux troubles musculo-squelettiques, aux accidents du travail ou aux maladies professionnelles. La biologie médicale : c’est la spécialité médicale qui réalise et interprète les analyses biologiques (sang, urine, salive, etc.) dans le but de poser un diagnostic, de suivre une maladie ou d’évaluer l’efficacité d’un traitement. Elle a été choisie par seulement 36% des étudiants classés aux ECN, et par aucun des 1.000 premiers. Elle est considérée comme une spécialité technique, répétitive peu relationnelle et mal rémunérée. Elle répond aussi à un besoin indirect ou secondaire de la population, qui ne connaît pas forcément le rôle des biologistes médicaux dans le parcours de soins. La santé publique : c’est la spécialité médicale qui s’intéresse à la santé des populations, en prenant en compte les facteurs environnementaux, sociaux, économiques et politiques qui influencent leur état de santé. Elle a été choisie par seulement 39% des étudiants classés aux ECN, et par aucun des 1.000 premiers. Elle est considérée comme une spécialité théorique, administrative, peu gratifiante et mal payée. Elle répond aussi à un besoin global ou diffus de la population, qui ne perçoit pas toujours l’impact des actions de santé publique sur sa santé individuelle.
Quelles sont les perspectives d’avenir des spécialités médicales ?
Les perspectives d’avenir des spécialités médicales dépendent de plusieurs facteurs, tels que :
L’évolution démographique : elle concerne à la fois le nombre et la répartition des médecins spécialistes en exercice et en formation, ainsi que le nombre et les besoins de la population en matière de santé.
Selon les projections du Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM), le nombre de médecins spécialistes devrait diminuer de 8% entre 2018 et 2025, avec des disparités selon les spécialités et les territoires. Par exemple, la chirurgie générale devrait perdre 30% de ses effectifs, tandis que la médecine physique et de réadaptation devrait en gagner 10%.
Par ailleurs, le vieillissement de la population devrait entraîner une augmentation de la demande de soins, notamment pour les spécialités liées aux maladies chroniques ou dégénératives. L’évolution technologique : elle concerne les innovations qui modifient les pratiques médicales, les techniques diagnostiques ou thérapeutiques, les modes d’exercice ou de communication. Selon une étude du CNOM, les technologies numériques devraient avoir un impact majeur sur l’avenir des spécialités médicales, en favorisant la télémédecine, l’intelligence artificielle, la robotique ou la génomique. Par exemple, la télémédecine pourrait permettre de pallier le manque de médecins dans certaines zones géographiques ou certaines spécialités, en facilitant les consultations à distance ou le partage d’informations.
L’intelligence artificielle pourrait permettre d’améliorer le diagnostic, le pronostic ou le traitement des maladies, en analysant les données médicales ou en proposant des solutions personnalisées. La robotique pourrait permettre de réaliser des interventions chirurgicales plus précises, moins invasives ou plus complexes. La génomique pourrait permettre de prévenir, dépister ou soigner les maladies génétiques ou héréditaires. L’évolution sociétale : elle concerne les attentes, les besoins ou les préférences de la population et des médecins en matière de santé.
Selon une enquête du CNOM, les principaux enjeux sociétaux qui influenceront l’avenir des spécialités médicales sont l’éthique, l’écologie, l’égalité et la qualité. Par exemple, l’éthique pourrait poser des questions sur le respect de la dignité humaine, le consentement éclairé ou la fin de vie. L’écologie pourrait inciter à réduire l’empreinte environnementale des activités médicales, à prévenir les risques sanitaires liés au changement climatique ou à promouvoir une santé durable. L’égalité pourrait impliquer de lutter contre les inégalités sociales ou territoriales d’accès aux soins, de favoriser la diversité ou la parité au sein des professions médicales ou de respecter les droits des patients. La qualité pourrait exiger d’améliorer la sécurité, l’efficacité ou la satisfaction des soins, de renforcer la formation continue ou l’évaluation des pratiques professionnelles.
Comment choisir sa spécialité médicale en fonction de ses critères et de ses aspirations ?
Le choix d’une spécialité médicale est une décision importante qui engage l’avenir professionnel et personnel des étudiants en médecine. Il dépend de plusieurs facteurs, tels que le classement aux ECN, l’attrait pour la discipline, les opportunités professionnelles ou les perspectives d’avenir. Certaines spécialités sont plus demandées que d’autres, en raison de leur attractivité, de leur rémunération ou de leur adéquation avec les besoins de la population. D’autres sont moins demandées, en raison de leur pénibilité, de leur isolement ou de leur manque de reconnaissance. Mais au-delà des tendances, le choix d’une spécialité médicale doit être avant tout un choix personnel, basé sur ses envies, ses valeurs et ses compétences. Cette spécialité est reconnu par les autorités française et est remboursé par le système de santé à al différences des médecines douces et médecines parallèles.